Questions-réponses comment protéger les enfants contre les abus sexuels

Les parents veulent souvent savoir ce qu’ils peuvent faire pour protéger leurs enfants contre les abus sexuels. Ils se demandent comment parler d’un sujet aussi délicat avec leurs enfants et surtout, comment entamer la conversation.

  • Serait-il préférable d’éviter le sujet pour protéger l’innocence de mon enfant? Est-ce que je risque de lui faire peur en abordant ce sujet?

    Beaucoup de parents craignent que la sensibilisation aux abus sexuels soit plus nuisible qu’autre chose pour leurs enfants. Des études poussées sur le sujet indiquent toutefois que l’éducation à la prévention adaptée à l’âge de l’enfant n’est pas nuisible, mais plutôt aidante. En effet, les enfants qui ont reçu une bonne éducation préventive adaptée à leur âge sur les comportements néfastes et l’exploitation sexuelle sont beaucoup plus enclins que les autres à signaler les abus. Le dévoilement hâtif fait cesser les abus parce qu’il est possible d’intervenir rapidement.

    Il n’y a rien d’insécurisant pour un enfant à apprendre à nommer les parties de son corps, à identifier ses sentiments ou à trouver des adultes de confiance. En proposant aux enfants des mesures de sécurité qu’ils pourront intégrer à leur quotidien, on les aide à prendre de l’assurance et à se protéger.

  • Devrais-je faire peur à mon enfant pour qu’il prenne le sujet au sérieux?

    Il est important de ne pas recourir à des tactiques de peur pour prévenir les abus sexuels. La peur ne fait qu’accroître la vulnérabilité de l’enfant, car elle engendre de l’insécurité et de la crainte. Il est important d’aborder la question des abus pédosexuels de façon calme et naturelle. Nous recommandons de le traiter comme d’autres sujets de sécurité courants (boucler sa ceinture en voiture, porter un casque en vélo, verrouiller les portes de la maison, etc.) et de parler régulièrement de contacts physiques appropriés, de limites personnelles, du principe du compagnon et de l’importance de demander la permission à ses parents avant d’aller quelque part. Évitez les messages très émotifs quand vous discutez de sécurité personnelle.

  • Quelle est la meilleure façon d’aborder le sujet de la sécurité personnelle avec mon enfant?

    Il est important d’adapter l’information à donner selon l’âge de l’enfant. Par exemple, un adulte ne devrait pas parler d’une histoire médiatisée d’enlèvement d’enfant avec un petit de 6 ans, mais il pourrait le faire avec un adolescent de 16 ans. À l’inverse, un adolescent n’a peut-être besoin d’explications sur les contacts physiques inappropriés, mais il a besoin d’approfondir sa compréhension des comportements de manière à pouvoir faire la distinction entre une relation saine et une relation malsaine.

    Enfin, la sécurité personnelle ne s’enseigne pas efficacement dans un cours intensif de 30 minutes. Il faut en parler souvent et pendant toute l’enfance, l’adolescence et même à l’âge adulte. Comparons cela à un adulte qui dit à son enfant de 4 ans de porter son casque à vélo; l’adulte ne s’attend pas à ne plus jamais avoir besoin de répéter la consigne. Pour être efficace, l’éducation à la prévention doit s’intégrer au quotidien des enfants. Cliquez pour les détails.

  • Devrais-je annoncer à mon enfant que nous allons parler d’abus pédosexuels?

    Vous n’avez pas besoin de dire à vos enfants que les techniques que vous leur enseignez les protégeront contre les abus sexuels. Dites-leur plutôt que votre but est de leur donner des trucs pour protéger leur sécurité et leur santé.

  • Devrais-je raconter à mes enfants des histoires basées sur l’actualité pour qu’ils prennent le sujet au sérieux?

    Même si cela se fait souvent dans une bonne intention, vous risquez d’effrayer vos enfants en leur donnant des exemples tirés des nouvelles, car celles-ci ne sont pas écrites pour des enfants. Faire peur aux enfants ne fait qu’accroître leur insécurité et peut les rendre plus vulnérables. Il est important d’adapter votre propos à l’âge des enfants et d’y aller dans une logique de protection et d’autonomie.