Par où commencer et quels sujets aborder?

  • Ouvrir le dialogue : Vers 4 à 7 ans

    • Apprenez à votre enfant à prendre possession de son corps :
      • encouragez-le à commencer à s’habiller tout seul;
      • laissez-le prendre son bain et se laver tout seul, tout en vous assurant que tout se passe bien;
      • commencez à lui parler de l’intimité et encouragez-le à faire respecter son intimité lorsqu’il va aux toilettes.
    • Montrez à votre enfant comment s’affirmer. Donnez-lui des occasions de s’exercer à agencer son langage corporel avec des messages verbaux forts qui lui permettront de se faire prendre au sérieux (NON!, Arrête!, Je n’aime pas ça!, etc.).
    • Faites comprendre à votre enfant qu’il a le droit de prendre ses propres décisions à propos des contacts physiques. Si votre enfant se montre réfractaire à exprimer de l’affection, ne le forcez pas. Apprendre le respect à un enfant n’équivaut pas à lui apprendre l’obéissance. Respectez le choix de votre enfant s’il préfère éviter les manifestations physiques d’affection (câlins, etc.).
    • Apprenez à votre enfant à nommer correctement les parties de son corps.
    • Expliquez à votre enfant que ses parties intimes (c’est-à-dire, les parties couvertes par son maillot de bain), lui appartiennent et que personne n’a le droit de les toucher (citez des cas d’exception, par exemple s’il se fait mal ou est malade et a besoin de se faire examiner par un médecin, un parent, etc.).
    • Dites à votre enfant de vous prévenir si quelqu’un :
      • demande à toucher ses parties intimes ou lui demande de toucher les parties intimes d’une autre personne;
      • demande à voir ses parties intimes ou lui demande de regarder les parties intimes d’une autre personne;
      • veut le photographier nu ou lui montre des photos d’autres personnes nues;
      • lui raconte des blagues obscènes ou lui parle de sexe;
      • veut lui donner le bain ou laver ses parties intimes;
      • fait des choses qui lui font peur, lui font du mal ou de la peine, ou le rendent mal à l’aise.
    • Expliquez à votre enfant la différence entre un bon secret que l’on peut garder pour soi et un secret qu’il faut révéler à un adulte de confiance. Dites-lui de rapporter à un adulte de confiance tout secret concernant un contact physique ou une photo. Lisez-lui l’histoire Les bons et les mauvais secrets de Tatie la tortue.
    • Apprenez à votre enfant à reconnaître et à exprimer ses sentiments (joie, tristesse, colère, peur, confusion).
    • Aidez votre enfant à trouver dans son entourage des adultes de confiance à qui demander de l’aide au besoin.
  • Poursuivre le dialogue : Vers 8 à 11 ans

    • Expliquez à votre enfant la différence entre un comportement public et un comportement privé.
    • Expliquez à votre enfant qu’il est important de faire respecter son intimité lorsqu’on s’habille, qu’on prend son bain et qu’on va aux toilettes. Les enfants de cet âge commencent souvent à réclamer le respect de leur intimité.
    • Limitez l’exposition de votre enfant à certaines informations (p. ex. les sujets pour adultes). Même si les enfants s’intéressent aux sujets pour adultes, ils n’ont ni les connaissances ni l’expérience nécessaires pour accueillir ce genre d’information.
    • Exercez votre enfant à s’affirmer. Faites des mises en situation où il doit se montrer ferme avec d’autres personnes, y compris avec adultes qu’il connaît et des adultes qu’il ne connaît pas. Exercez-le à se montrer ferme par son ton de voix et ses gestes pour qu’il sache se faire prendre au sérieux.
    • Expliquez-lui à quel point il peut-être difficile pour un enfant de se montrer ferme avec un adulte qu’il connaît. Reconnaissez qu’être direct et crier « non! » dans un tel contexte n’est pas très réaliste, mais insistez sur le fait qu’il n’est jamais acceptable pour un adulte (même si l’enfant le connaît) d’adopter un comportement qui rend l’enfant mal à l’aise. Rassurez votre enfant en lui rappelant qu’il ne sera jamais dans le tort et encouragez-le à vous le dire ou à le dire à un autre adulte de confiance si une telle situation se produit.
    • Expliquez à votre enfant ce qu’est l’amitié et ce qu’elle n’est pas. Un individu qui risquerait d’abuser sexuellement d’un enfant pourrait jouer la carte de l’amitié pour manipuler les sentiments de l’enfant. Cela pourrait avoir pour effet de désensibiliser l’enfant à des comportements inappropriés et d’accroître sa vulnérabilité.
    • Aidez votre enfant à reconnaître et à nommer ses sentiments. Cela lui apprendra à s’écouter et à se connaître.
    • Expliquez à votre enfant la différence entre un bon secret que l’on peut garder pour soi et un secret qu’il faut révéler à un adulte de confiance. Dites-lui de rapporter à un adulte de confiance tout secret concernant un contact physique ou une photo.
    • Aidez votre enfant à trouver des adultes de confiance dans sa famille, à l’école et dans son voisinage.
    • Expliquez à votre enfant la différence entre une relation saine et une relation malsaine ainsi que l’importance que les adultes observent et maintiennent des limites appropriées avec les enfants. Le rôle d’un adulte est de protéger les enfants, et non de développer une amitié avec eux ou de leur faire des confidences.
    • Expliquez-lui que ce n’est jamais acceptable qu’un adulte manifeste un intérêt sexuel pour un enfant. Insistez sur le fait que lorsqu’un enfant se retrouve dans une telle situation, ce n’est jamais la faute de l’enfant. Quelles que soient les circonstances, un adulte a toujours le devoir de se comporter de façon appropriée avec des enfants.
    • Continuez de limiter l’exposition de votre enfant à certaines informations (p. ex. conversations, émissions télé, musique, sites internet, jeux destinés à un public adulte). L’application rigoureuse de limites appropriées dans les relations adultes-enfants procure une meilleure protection aux enfants.

Surveillance

Il est très important de surveiller les enfants et il n’y a pas de consignes qui vaillent pour tous les enfants. Le niveau de surveillance à exercer dépend de divers facteurs dont l’âge de l’enfant, son degré de maturité, sa personnalité et les circonstances. Les adolescents sont plus difficiles à surveiller à cause de leur désir d’autonomie et d’indépendance. Comme parents, on peut souvent craindre de surprotéger nos enfants, mais il est important de trouver un équilibre et de continuer de s’intéresser aux activités de nos enfants. Fiez-vous aux balises suivantes pour exercer une surveillance adéquate de votre enfant, de 4 jusqu’à 16 ans.

  • 4 à 6 ans

    • À cet âge, tout enfant a besoin d’une surveillance directe.
    • Qu’il soit en train de jouer devant la maison, dans la rue, dans une aire de jeu, dans un parc ou ailleurs, l’enfant doit être à la vue d’un parent ou gardien en tout temps.
    • N.B. Si l’enfant est sous la surveillance d’un autre enfant, celui-ci doit être âgé d’au moins 12 ans.
  • 7 à 10 ans

    • À cet âge, tout enfant a besoin d’une surveillance étroite.
    • Dans certaines situations, vous pouvez exercer une surveillance indirecte, par exemple lorsque votre enfant se rend à l’école à pied ou va jouer chez des amis.
    • Si possible, veillez à ce que votre enfant soit accompagné d’un autre enfant ou d’un adulte de confiance dans ses déplacements entre l’école et la maison.
    • Sachez quel chemin prend votre enfant pour se rendre à l’école et rappelez-lui d’éviter de prendre des raccourcis.
    • Demandez à l’école de mettre en place un programme de rappel s’il n’en existe pas déjà un, afin que l’on vous alerte rapidement si votre enfant ne se présente pas à l’école.
    • Prenez des arrangements pour le transport aller-retour de votre enfant à ses activités et lorsqu’il est invité chez un ami.
  • 11 et 12 ans

    • C’est l’âge où les enfants commencent à réclamer plus d’indépendance.
    • À cet âge, ils ont encore besoin que des adultes les surveillent et les encadrent.
    • Habituez votre enfant à demander la permission avant d’aller quelque part afin que vous sachiez toujours où il est, ce qu’il fait, avec qui il est et quand il rentrera.
    • Demandez-lui de vous contacter périodiquement (p. ex. par texto ou par téléphone) lorsqu’il est ailleurs.
    • Si personne ne vient prendre votre enfant ou le raccompagner :
      • Demandez-lui de vous contacter lorsqu’il arrive à destination.
      • Demandez-lui de vous contacter avant de partir lorsqu’il rentrera, de sorte que vous puissiez vérifier ce qui se passe s’il n’arrive pas à l’heure prévue.
    Servez-vous de la technologie à votre avantage pour rester en contact avec vos enfants. Les ados répondent souvent rapidement aux textos; c’est leur moyen de communication préféré.
  • 13 à 16 ans

    • C’est l’âge où l’influence des pairs se fait sentir.
    • À cet âge, la surveillance parentale demeure très importante.
    • Faites en sorte que votre enfant continue de donner signe de vie, pour que ses parents ou gardiens sachent toujours où il est, ce qu’il fait, avec qui il est et quand il rentrera.
    • Rappelez-lui de vous contacter périodiquement (par texto ou par téléphone) lorsqu’il est ailleurs et de vérifier que son téléphone est bien chargé avant de partir.
    • Habituez votre enfant à contacter ses parents ou gardiens lorsqu’il arrive à destination ou change d’endroit, ou s’il rentrera plus tard que prévu.
    • Attendez votre enfant avant d’aller au lit pour vous assurer qu’il est bien rentré.
    • Rappelez à votre enfant qu’il peut vous appeler en toutes circonstances, par exemple s’il a besoin d’aide ou de se faire ramener à la maison à une heure tardive, ou s’il se retrouve séparé de ses amis.
    • Reprenez la discussion sur les points à considérer avant d’accepter une offre de raccompagnement, par exemple :
      • Ne pas accepter d’offre de raccompagnement de n’importe qui.
      • Ne jamais monter seul à bord d’une voiture pour aller quelque part (même si l’enfant connaît bien la personne qui lui offre du transport).
      • Informer un parent ou gardien quand quelqu’un offre de le raccompagner (même si l’enfant connaît bien la personne).
      • Dire à la personne qui le raccompagne que ses parents ou gardiens sont prévenus qu’elle le raccompagne.
    • Si votre garçon ou votre fille cherche du travail comme gardien ou gardienne d’enfants, donnez-lui des balises comme :
      • Ne jamais publier d’annonces sur Internet ni répondre à de telles annonces.
      • Ne jamais donner son numéro de cellulaire ni répondre à une demande de gardiennage au téléphone.
      • Consulter des habitants bien branchés du quartier pour se renseigner sur les possibilités de gardiennage chez des gens qu’ils connaissent.
      • Donner à ses parents ou gardiens les cordonnées des endroits où il va garder et pouvoir être contacté lorsqu’il s’y trouve.
    Tenez l’autre parent ou gardien au courant des allées et venues de l’enfant pour éviter tout malentendu.
    Si l’enfant a des besoins spéciaux qui le rendent plus vulnérable, des précautions supplémentaires s’imposent. Il faudra alors que les adultes qui l’entourent exercent une surveillance plus étroite pour que l’enfant bénéficie d’une meilleure protection.
    Servez-vous de la technologie à votre avantage pour rester en contact avec vos enfants. Les ados répondent souvent rapidement aux textos; c’est leur moyen de communication préféré.