Des constats préliminaires jettent un éclairage nouveau sur le crime de leurre par Internet

L’augmentation récente de la couverture médiatique des cas de leurre au Canada et à l’étranger attire l’attention du public et porte le dossier de l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet au premier rang des inquiétudes des Canadiens. Le Centre canadien de protection de l’enfance mène une étude qui lui permettra de donner un éclairage sur ce crime ainsi que les mesures à prendre pour mieux protéger les enfants.

Cette étude portera sur 264 cas de leurre par Internet signalés par le public à Cyberaide.ca, la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet, de septembre 2007 à juin 2011. Ces signalements venaient parfois des victimes elles-mêmes ou de membres de leur famille. Une bonne part de ces signalements étaient accompagnés d’historiques de conversation qui ont permis à notre organisme d’étudier plus à fond le comportement des pédoprédateurs et les techniques qu’ils utilisent pour leurrer des enfants sur Internet. L’étude se poursuit et les résultats préliminaires révèlent ce qui suit :

  • 85,9 % des victimes identifiées étaient des filles.
  • L’âge moyen de la victime (lorsque son âge était indiqué dans le signalement) était de 13 ans.
  • L’âge moyen du suspect (lorsque son âge était indiqué dans le signalement) était de 25 ans.
  • Dans 50 % des cas où le signalant a déclaré son lien avec la victime, le signalant était un membre de sa famille. Près de 31 % des signalements ont été faits par la victime elle-même.
  • Dans 24 % des cas où des informations détaillées ont été fournies, la jeune personne avait reçu des menaces venant du suspect, qui la menaçait le plus souvent de distribuer des images d’elle en sa possession.
  • Dans 93,4 % des cas où des informations détaillées ont été fournies, le suspect a demandé expressément des images ou il était question d’images préalablement transmises. Dans 30 % de ces derniers cas, il est fait mention que la jeune personne avait transmis des images au suspect.
  • Dans 38,6 % des cas, la messagerie instantanée était indiquée comme étant la technologie utilisée par le suspect pour leurrer la victime.
  • Dans 35,5 % des cas où des informations détaillées ont été fournies, soit le suspect avait transmis des images à caractère sexuel de lui-même à la victime, soit il lui avait demandé d’allumer sa webcam pour ensuite lui montrer une image sexualisée de lui-même.

D’ici quelques mois, nous dévoilerons un examen plus approfondi des cas de leurre par Internet signalés à Cyberaide.ca, le tout accompagné de recommandations en matière de sensibilisation et de prévention. Pour obtenir des fiches d’information gratuites sur le leurre par Internet, le processus de conditionnement et les mesures de prévention et de sécurité, cliquez ici.

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